Salut à tous et à toutes!

    De retour pour ce numéro deux, j'espère que vous êtes de plus en plus nombreux à venir explorer les bons plans du site et donc à pénétrer les mystères de l'interactivité artistique.
    J'espère également que vous êtes allés faire un tour du côté des
    "Biproducts" de James Tindall, que je vous avais chaudement recommandés dans ma dernière chronique. Cela vous aura permis de voir un certain type de participation, limitée, certes, mais ô combien jouissive!
    Que ceux qui ne sont pas resté faire swinguer l'espèce de ver noir pendant 5 bonnes minutes me jettent la première souris!
    Ce site prouve, s'il en était encore besoin, que l'on peut réaliser des merveilles avec bien peu de choses; je pense particulièrement à la forme cubique que l'on cogne le long des bords de l'écran, déclenchant des sons réellement hypnotiques.
    A quoi bon alourdir des sites avec de la 3D au chargement interminable, pour un résultat souvent pathétique, alors qu'il suffit de maîtriser les bases de la perspective pour obtenir des effets sidérants?

    Bon, là je vous avais livré l'adresse d'un site qui m'avait fait un effet bœuf, alors je n'avais pas pu m'en empêcher, mais il serait peut-être bon de commencer par le commencement.
    La première œuvre interactive sur le net qui m'ait vraiment fait prendre conscience des potentialités du médium fonctionne toujours et possède ses habitués qui se rejoignent tous les vendredis soir à 22h (pour la France, sinon, 21h GMT).

    Il s'agit du "Générateur poïétique" d'Olivier Auber.

    Bien que plus ancien que celui de Tindall, ce travail pousse la participation du spectateur bien plus loin, avec pour vecteur d'expression cet élémentaire de l'informatique: le pixel.
    Le principe est très simple : il s'agit de création collective sur le web en temps réel.
    "Oualah, me direz-vous, qu'est-ce que c'est que ce truc?" .

    Et bien, c'est un programme qui va vous permettre de dessiner (bon, simple, hein, on est avec des pixels et des couleurs de base), tout en vous permettant de visualiser ce que dessinent ceux qui sont connectés au même moment que vous. Vous dessinez dans une fenêtre à gauche de votre écran (en sélectionnant votre couleur et votre taille de "brosse", 1 ou 4 pixels), et vous voyez le résultat de toutes les participations simultanées sur une fenêtre située cette fois à droite de votre écran. Votre partie n'en représente qu'1/16ème, soit une participation possible de 16 internautes pour une œuvre commune mais pas banale! Résultat: l'on cherche le contact en tentant de relier entre elles les "cases", des tuyaux courent dans tous les sens, on rigole bien et c'est là l'essentiel.

     

Au-delà de la prouesse technique, la réunion de quelques personnes dotées d'une imagination fertile offre des images parfois surprenantes. Le mieux est encore que vous alliez y faire un tour un de ces vendredis. Bon, si vous avez piscine (ou sortie dans les bars) le vendredi, des films récapitulatifs des "séances" passées sont également à votre disposition, ce qui vous permet de voir, en animation siouplait, l'évolution d'une séance, comment une certaine synergie s'opère au bout d'un moment, comment on peut créer en s'amusant et sans se prendre la tête (Auber l'a fait pour vous!). Ah, oui, l'adresse, peut-être? Tadaaa!    http://www.infres.enst.fr/~auber/index.html 

     

    C'est en tout cas un exemple-type d'œuvre ouverte puisqu'il qu'il représente un système et un concept mis en place par l'artiste mais laissés à libre disposition du spectateur/acteur. L'artiste demeure donc propriétaire de l'œuvre par son esthétique et son mode de fonctionnement particuliers, mais c'est l'internaute qui en fait ce que bon lui semble (voire en refusant de participer, d'ailleurs) et lui confère du sens. Olivier Auber lui-même parlait lors de la création du générateur de laisser l'internaute "féconder le paysage tridimensionnel". Alors, n'hésitez pas, les amis, fécondez, fécondez!

    Pour la prochaine chronique, accrochez-vous, je vous livrerai mes secrets et…ceux de quelques autres !

    Margoldfinger

 

 

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